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Réunion AG Nîmes
Lundi
18 h
Nîmes

Réelle Démocratie Maintenant
Nîmes
Rassemblement
le mercredi à 19 h
le samedi à 13 h
place de la maison carré
Nîmes


mardi 11 janvier 2011

Ça se passe à Nimes ce 8 janvier 2011.

Place aux herbes. Place de l'horloge. Place de la mairie. Place de la maison carrée.

Ça se passe à Nimes ce 8 janvier 2011.
Les places sont investies. La ville est une arène.

Une joyeuse troupe fait son carnaval au milieu des boutiques. C'est un théâtre festif et didactique qui se prépare. On revêt son costume de géant de carton. On distribue des tracts explicatifs. On prépare des pancartes qui épinglent les erreurs de raisonnement du gouvernement. Le tout sous la rassurante présence d'une vidéo surveillance de pacotille.
C'est on ne peut plus sérieux.

Parce qu'on n'est pas ici pour s'amuser. On est là pour combattre. La ville est une arène.
La plaza de toros du patronat peut commencer!

Plaza de toros du patronat!

Les badauds se pressent. Certains circulent, bien sûr... mais d'autres s'arrêtent. La presse est là. Les comédiens endossent tous leur rôle, attisent la curiosité. Leurs visages sont cachés. Quatre d'entre eux mesurent à présent 2m50 environ. Deux prêtent leurs jambes à un drôle de taureau. Les marionnettes vont être lâchées...


Un premier tour de piste pour présenter ceux que la foule a déjà reconnus, derrière leur mine de papier mâché, ceux qui ont décidé de s'attaquer à nos ébauches de constructions d'un monde plus solidaire, ceux qui, en France, portent des coups fatals aux services publics, aux retraites, à la sécurité sociale, aux libertés individuelles, aux libertés collectives...



On cite le Conseil National de la Résistance et puis on chante, façon Carla Bruni, histoire d'apporter un accent de dérision aux tournures que prend l'époque. Notre époque. Bien sûr, les paroles faites pour être prononcées du bout des lèvres sonnent faux lorsqu'elles le sont du fond des tripes. Et c'est tant mieux si ça sonne faux, ces "Y a quelqu'un qui m'a dit que c'en était fini des retraites/ de la Grèce, de l'Irlande et du Portugal/ des libertés/ de la Sécurité Sociale".
En ce 8 janvier 2011, à Nîmes, de place en place, il y en a quelques uns qui disent que ça ne peut pas être fini... et qui en appellent à la conscience de chacun.
Un premier tour de piste et entrent en scène, avec leur mine de papier mâché, Laurence Parisot, Nicolas Sarkosy, Dominique Strauss-Kahn et Brice Hortefeux. Tous sont là pour la mise à mort de nos ébauches de construction d'un monde plus solidaire.
Et cela interpelle, dans la foule.

-La droite, la gauche, il n'y a donc plus de frontière? Contre qui êtes-vous?

Alors, en coulisse, c'est à dire sur la place publique, on explique.
Dans la rue, le public est debout. Il suit et s'interroge, s'ouvre à la conversation, amorce des débats. On explique. Le MEDEF. Le FMI. L'OMC...
La ville est une arène et redevient une agora.




Une vieille dame, un peu dure d'oreilles, demande à sa voisine:
-Qui sont-ils?
-Ce sont des gauchistes, lui crie l'autre.
-Ah!...
Un jeune négocie avec ses copains pour rester. Ils partent. Puis reviennent. Ebauchent des commentaires.

Pendant ce temps, les marionnettes grand format poursuivent, en gesticulant, leur agitation.
-Toute initiative qui maintienne un climat de résistance est bonne, répond une dame interrogée au micro de France Bleue.

Résistance. Résistance. Maintenir un climat de résistance, c'est bien le but du jeu... Rappeler à chacun que nous sommes tous responsables, en tant qu'individus.



C'est alors qu'enfin, le fougueux taureau de nos acquis sociaux, tout claudiquant -eh, oui, nous sommes en janvier 2011!- fait son apparition. De tous bords, des banderilles l'attendent. De tous bords, des banderilles l'assaillent. Les géants de papier, haut perchés sur leurs souliers, ces Parisot, Sarkosy, Strauss-Kahn et Hortefeux, ont l'air si sûrs de leur fait et si fiers d'eux, avec leurs éclats de voix médiatisés, qui, ainsi proférés dans la rue, touchent assurément au ridicule. Cela ressemble presque à un jeu d'enfants:
-Casse-toi pauv' con!


-Je vous écoute mais j'en tiens pas compte.
-Que les choses sont claires!
-La vie, la santé, l'amour sont précaires. Pourquoi le travail échapperait-il à cette loi?
-Même si on n'aime pas le docteur, c'est lui qui guérit!



Le langage est massacré. La pensée rendue à l'absurde. Pourtant, on n'invente rien. On ne fait que répéter. Mot pour mot. On ne fait que singer. Coup pour coup. Cela ressemble à un jeu d'enfants mais le taureau de nos acquis est bien dans l'arène pour sa mise à mort et, si la scène est parodique, elle ne fait qu'emprunter au réel  le discours qui y est tenu, les actes qui y sont pratiqués.

C'est alors que, tremblant, presque inaudible, suggérant son agonie prochaine, le taureau tente encore un appel:
 -Qui vient m'aider?

Qui vient m'aider? Qui vient m'aider? Qui vient m'aider?

Ainsi se déroule la plaza de toros du patronat...
Passant, peut-être la croiseras-tu encore au détour des rues, ici ou ailleurs...
Ne l'oublie pas, lorsque tu écoutes les informations.
La plaza de toros du patronat...


Maintenir un climat de résistance, malgré l'échec apparent des soulèvements sociaux de l'automne 2010, c'est bien le but du jeu, ici, à Nîmes, ce 8 janvier 2011. Un jeu sérieux. Parce qu'il faudrait que chacun se rappelle que nous sommes tous responsables en tant qu'individus, que les lois faites par les hommes peuvent être défaites par  les hommes et que le monde est massacré non seulement par ceux qui font le mal mais aussi par ceux qui le laissent faire.
Ainsi, chacun est-il invité à se joindre au collectif AGNÎMES, parce que le combat continue...

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